Notre patrimoine
Henry Vasnier, le commanditaire de la Villa Demoiselle, choisit, au tournant du siècle, cet emplacement pour la vue qui s’y déployait sur la cathédrale de Reims.
Nommé légataire universel de la Maison Pommery à la mort de sa propriétaire en 1890, Henry Vasnier fut également un très grand collectionneur d’art. Il a fait don au musée des Beaux-Arts de Reims d’une splendide collection.
Il poussa madame Pommery à acquérir les Glaneuses de Millet, il fit travailler Emile Gallé. C’est lui qui fit appel aux membres du groupe de l’Art dans Tout, pour réaliser la maison la plus contemporaine qui soit.
Joyau de l’architecture du début du XXème siècle, la Villa Demoiselle renaît en 2008 avec une splendeur nouvelle grâce à la passion de ses propriétaires, Paul-François et Nathalie Vranken.
La demeure est le témoignage unique d’une collaboration entre architectes, ébénistes et décorateurs unis par une même inspiration, entre Art Nouveau et Art Déco.
En 2009, après deux ans de travaux, le cellier dévoile une collection exceptionnelle de millésimes rares du XXe siècle, réunie par la maison Vranken : les Millésimes d’Or, dont le plus ancien, date de 1907. Le kiosque, réhabilité dans le même esprit que la maison entre Art Nouveau et Art Déco, accueille les visiteurs et abrite une boutique.
Le jardin a été redessiné selon les plans du paysagiste Edouard Redont datant de 1909. Edouard Redont réalise à Reims, sa ville natale, le Parc Pommery, aujourd’hui Parc de Champagne, un domaine de 70 hectares. Il est également à l’origine de l’aménagement du jardin du Château des Castaignes.
Figure des arts appliqués, pionnier de l’Art Nouveau Emile Gallé est surtout connu pour ses œuvres en verre. Filigrané et multicouche, soufflé, modelé et travaillé à la roue, le verre de Gallé atteste souvent d’un naturalisme très prononcé, issu de sa passion pour les sciences naturelles. C’est justement son appétence pour les plantes qui le pousse à dessiner. Ses connaissances des subtilités chimiques de la fabrication du verre, ses dons de créateur de couleurs et son génie décoratif élève le fondateur de l’Ecole de Nancy au rang des plus grands créateur des Arts Décoratifs.
En 1732, Robert Lucas ouvre une taverne. Une de ces tavernes anglaises où la viande froide et le pudding sont à l’honneur. Près de deux siècles plus tard, en 1925, Francis Carton la rachète. La célèbre taverne devient le restaurant Lucas Carton. L’ensemble des boiseries a été réalisé par Louis Majorelle et a demandé 4 années de travail. Elles ont été sculptées dans les bois d’érable, de sycomore et de citronnier de Ceylan dans l’esprit de l’époque.
Elles furent depuis inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ajoutant ainsi, au prestige de l’établissement, des éléments majeurs de l’Art Nouveau.
La caisse, qui se trouve en dépôt à la Villa Demoiselle, est sculptée d’iris et décorée d’une imposante marqueterie japonisante représentant un couché de soleil sur un étang.
En 1985, Paul-François Vranken fait l’acquisition du Château des Castaignes à Montmort, à quelques kilomètres d’Épernay, bâti sur le lieu dit de la Demoiselle. Le Château des Castaignes est juché sur sa colline au cœur d’un parc paysagé dessiné par Édouard Redont, à qui l’on doit aussi le parc de la Villa Demoiselle à Reims.
L’idée de créer une nouvelle cuvée pour le champagne Vranken, « La Demoiselle de Champagne » est née. Du nom commun de la libellule, utilisé comme emblème par René Lalique, grande figure de l’époque, tout concourt à faire de ce 1er champagne brut, au flacon spécial, un émouvant hommage à l’Art Nouveau.
En 2004, Paul-François Vranken acquiert la Villa Demoiselle pour y installer le siège des champagnes Vranken. Il lance alors un ambitieux projet de rénovation dans le respect de son état originel.
S’appuyant sur des documents d’archives historiques ainsi que sur les traces matérielles conservées in situ, l’équipe des maîtres d’œuvres à majorité champenois travaillent pendant près de 4 ans à la restauration de l’ensemble de l’édifice, à la fois extérieur et intérieur. Grâce à leur savoir-faire, ces artisans ravivent l’éclat des décorations murales peintes au pochoir, révèlent à nouveau les motifs floraux et géométriques des vitraux. Cent ans après sa construction, ce chef d’ œuvre architectural est rebaptisé « Villa Demoiselle ».
Grâce à une formation multiple, l’ensemblier Tony Selmersheim (1871-1971) maîtrise les arts du métal, les arts du feu, la menuiserie, la reliure et les techniques modernes qui lui sont une source d’inspiration intarissable.
Il est le créateur des boiseries de l’entrée et de plusieurs meubles qui ont rejoint la Villa au 21ème siècle.
Pionnier de l’Art Nouveau en Belgique, prédécesseur d’Horta et Van de Velde dans le domaine de la décoration, Gustave Serrurier-Bovy est l’un des principaux acteurs du renouveau du décor intérieur.
S’il s’adonne aux sinuosités de l’Art Nouveau, il simplifie ses formes dès 1905 pour adopter une économie des moyens techniques. Son style géométrique, dépouillé à l’extrême, s’inspire du mouvement Art and Crafts, découvert au cours de ses voyages en Angleterre. Son mobilier mêle habilement le beau et l’utile, la simplicité et le raffinement, chers aux principes du groupe « l’Art dans Tout ».